«Ça sent le sapin» est un projet artistique que j’ai commencé il y a cinq ans, après la mort de mon grand-père. En voyant son cercueil au funérarium, je l’ai trouvé affreux, kitsch, et j’ai su que je ne voudrais jamais quelque chose de pareil pour moi.
C’est à ce moment-là que j’ai décidé de créer une édition spéciale qui inclut tous mes souhaits pour mes propres funérailles. Tout y est : le choix du cercueil, la musique, les fleurs, les faire-part, etc. J’ai tout consigné dans une édition que mes proches n’auraient qu’à récupérer dans ma bibliothèque si je venais à disparaître.
En tant que graphiste, je voulais aller plus loin. J’ai remarqué que l’identité visuelle dans le monde funéraire ne changeait jamais. J’ai donc voulu proposer de la nouveauté, casser les codes. J’ai commencé à créer des cartes de remerciements et des faire- part plus personnalisés, à réintroduire la photographie dans les cérémonies, et à explorer des matériaux plus écologiques pour les cercueils et les décorations florales.
Mon but est aussi de libérer la parole sur la mort. Je trouve que j’ai une aisance à en parler par rapport à d’autres, et j’ai remarqué que c’est encore un sujet tabou en France et en Belgique. J’espère qu’avec une esthétique plus personnalisée et légère pour l’organisation funéraire, on pourra en discuter plus librement.